Fête nationale officielle
Selon une légende chinoise, une carpe plus hardie que les autres entreprit de remonter le fleuve jaune à contre-courant. Elle mobilisa tout son courage et progressa lentement mais avec persévérance contre les flots.
Attendris par tant d'obstination, les dieux du ciel la changèrent en un magnifique et puissant dragon qui prit fièrement son envol au-dessus des eaux tumultueuses du fleuve jaune.
Sur la base de cette légende, la carpe est devenue dans la tradition culturelle chinoise un symbole de courage et de persévérance.
Cette légende est à l'origine de la fête nationale japonaise: Kodomo no Hi ("le jour des enfants").
Chaque année depuis 1948, le 5 mai, cinquième jour du cinquième mois, le Japon célèbre ses enfants. En fait, à cette date, seuls les garçons sont à l'honneur; les filles ayant leur fête le 3 mars (Hina matsuri).
Ce jour-là, les familles qui ont un ou plusieurs jeunes garçons dressent à l'extérieur de leur maison un mât (koinobori: mât à carpes) sur lequel sont accrochées, flottant au gré des vents, des carpes en tissu ou en papier.
Il y a toujours une carpe noire (Magoi) représentant le père, une carpe rouge (Higoi) et une ou plusieurs autres carpes plus petites symbolisant le ou les garçons de la maison.
Des banderoles multicolores (fukinagashi) représentent les flots tumultueux du fleuve jaune.
Les parents font ainsi le voeu que leur(s) fils se montre(nt) aussi courageux et persévérant(s) face aux difficultés de la vie que la carpe de la légende...
De plus, dans un coin du salon formant une alcôve (tokonoma), les parents installent une estrade à trois niveaux sur laquelle ils placent des poupées (musha ningyô) à l'effigie de héros légendaires comme Kintarô, l'hercule japonais, ou Momotarô, le David japonais, chasseur de dragons,
une réplique miniature d'armure de samouraï, divers attributs de samouraï (un arc, des flèches, un sabre, un casque, une bannière en soie portant les armoiries familiales, ...) et les objets du culte shintô nécessaires pour invoquer les kami de la guerre.
Cette présentation matérialise le souhait des parents de voir leur(s) fils devenir en grandissant fort(s) et courageux, comme les flamboyants samouraï d'autrefois.
Les filles ne sont cependant pas délaissées. En effet elles sont les hôtes des garçons qui les régalent de chimaki (une sorte de "pâte de riz", enveloppée dans des feuilles d'iris ou de bambou) et de kashiwa mochi (gâteaux de riz fourrés à la confiture de haricots rouges, enveloppés dans une feuille de chêne).